Bruno Deraedt, ingénieur-architecte et gérant de BAST architects & engineers est également président de VIBE, l’institut flamand de la construction éco-biologique. Cet institut a pour objectif de faire progresser les constructions régénératives et de transformer les impacts négatifs sur la société et la nature en impacts positifs. Bruno est immergé au quotidien dans la construction de demain, celle qui place la nature au centre de la rénovation.
Il agit au sein d’une équipe de 20 ingénieurs et architectes œuvrant pour des constructions et des rénovations plus durables. Ensemble, ils donnent un nouveau souffle à des châteaux, des églises, des vieux cinémas, mais également des constructions plus récentes en intégrant ce que la nature peut nous offrir de plus précieux. Et plus encore, en appliquant la notion de cradle-to-cradle, ils réutilisent tout ce qui peut avoir une deuxième vie. « Ces monuments sont uniques et très solides. Il est important de les utiliser pour éviter qu’ils ne se dégradent », nous raconte-t-il.
L’un des derniers défis que Bruno Deraedt s’est lancé, a été d’acheter une villa classée pour y installer les bureaux de BAST et le concept d’UR.Zone, un centre d’affaires ouvert aux sociétés souhaitant avoir un impact durable, écologique et social. « Je teste toujours moi-même, comme ça je sais ce que je propose à mes clients. »
Deux sortes d'isolation
Bruno nous explique qu’il existe deux types d’isolation par l’intérieur. Premièrement, les systèmes d’isolation intérieure conventionnels. Ils sont rendus étanches à la vapeur, soit grâce à un pare-vapeur soit par l’isolant lui-même. « Mais nous sommes tous humains, il y a toujours le risque qu’il y ait un petit défaut ou trou qui laisse entrer l’humidité. »
Deuxièmement, nous retrouvons le système d’isolation capillaire actif, qui absorbe naturellement l’humidité pour ensuite la redistribuer du côté chaud de l’isolant comme le béton de chanvre. Cette seconde solution est sans aucun doute la plus fiable.
Application du chaux-chanvre
Comme le chanvre offre un système d'isolation capillaire actif naturel, Bruno a voulu l'utiliser pour rénover son immeuble de bureaux. Au départ, ils ont essayé avec du béton de chanvre pulvérisé. La performance énergétique du matériau était remarquable, comme prévu, mais ils ont rencontré des difficultés de mise en oeuvre.
« Le béton de chanvre demande beaucoup de travail et de temps de séchage », nous confie-t-il. Les blocs de chanvre ont donc été pour eux la solution idéale. « Ils sont secs, sont tout à fait adaptés à des murs irréguliers et on peut y accrocher ce que l’on veut, c’est très solide. »
Les blocs IsoHemp, combinés à un enduit d’argile, donnent à leurs bureaux un confort acoustique et thermique optimal, qui ravit tous les travailleurs. Certains avouent même qu’il est plus agréable de travailler dans cette atmosphère qu’à la maison. « La nature nous offre des matériaux exceptionnels , il est important de lui montrer toute notre gratitude en utilisant ces matériaux pour construire de nouvelles choses. »